4. Qu’est ce que la réalité ?

  • Publication publiée :14 janvier 2022
  • Post category:Comprendre
  • Temps de lecture :29 min de lecture
La Réalité désigne le caractère de ce qui existe…

Cette définition de la réalité est vague car elle revient à nous interroger sur ce qui fait qu’une chose existe ou non…

Qu’est-ce que la réalité ? De nombreux articles, ouvrages… scientifiques, spirituels, ou non, abordent ce sujet tout aussi passionnant et énigmatique, pour les philosophes comme pour les scientifiques.

A première vue, la réalité c’est surtout un concept. Celui-ci désigne ce qui est perçu comme concret, par opposition à ce qui est imaginé, rêvé ou fictif…

Notre perception

Pour commencer, la perception est la faculté à établir un lien  avec le monde et l’environnement par les sens et par l’esprit.   

En d’autres termes, nous percevons ce qui existe, notre réalité, à travers des mécanismes de réception et d’études de données. En un mot, il existe, en chacun de nous, un système unique, individuel, qui, mieux qu’une machine, reçoit, analyse et répond à une information.

Partant de ce fait, nous avons accès à la réalité que nous percevons.

Tout d’abord, il faut dire que la perception est le processus de recueil et de traitement de l’information sensorielle.

La Perception sensorielle

La réalité selon nos sens

En général, l’Homme se fie à ses sens et ne connait la réalité qu’à travers eux.

La perception sensorielle est la perception immédiate livrée par les sens.

Premièrement, l’Être Humain dispose de cinq sens, lui permettant de percevoir la réalité, le monde extérieur.

Il existe plusieurs types de perceptions, à partir des cinq sens… Perception visuelle, auditive, gustative, mais aussi, olfactive, tactile, temporelle… perception de l’espace et du temps.

les sens de la rélité

Quoi qu’il en soit, la perception est la réaction d’un sujet à une stimulation extérieure. Elle se manifeste par des phénomènes chimiques, neurologiques au niveau des organes des sens et au niveau du système nerveux. 

Perception, en latin percipere, prendre ensemble.

L’ouïe

ouie

Avant tout, le son est une vibration (perturbation dans l’air). Aussi, pour être perçue, la vibration voyage dans l’oreille jusqu’au cerveau.

Notre oreille comprend le pavillon et le conduit auditif. Le pavillon a une forme qui capte et canalise les vibrations vers la caisse du tympan.

ouie

La caisse du tympan augmente l’intensité de la vibration.  Celle-ci devient mécanique, puis est transmise à l’oreille interne.

La force vibratoire provoque le mouvement des 3 osselets : le marteau, l’enclume et l’étrier.

A cet égard, le mouvement de l’étrier transmet les vibrations à travers la fenêtre ovale, jusqu’à l’oreille interne (labyrinthe).

Par ailleurs, l’oreille interne contient deux liquides :

  • l’endolymphe : ce liquide contribue au contrôle de l’équilibre et
  • la périlymphe : elle reçoit les vibrations sonores.
Ondes et vibrations

Du reste, dans la périlymphe, les vibrations provoquent des ondes sonores, ondes de pression qui leurs permettent de passer la cochlée, la partie la plus délicate de l’oreille.

Des cils microscopiques composent la cochlée. Les vibrations les bougent et active l’influx nerveux. Celui-ci charge l’information et la transmet au nerf auditif, jusqu’au cortex  auditif du cerveau.

En ce sens, les vibrations sont alors reconnues et perçues comme des sons.

Le goût

la réalité

De nombreux organes sensoriels – les papilles – composent la langue.

Les cellules se régénèrent tous les dix à quatorze jours. Ils contiennent les récepteurs gustatifs permettant de distinguer 4 saveurs fondamentales : sucré, salé, amer et aigre.

le gout

Certaines d’entre elles fonctionnent comme des récepteurs sensoriels et transmettent au cerveau les informations chimiques correspondant aux caractéristiques gustatives. D’autre part, chacune à une forme unique, correspondant à un type de signal.

Les signaux sont transportés principalement par 3 nerfs crâniens.

Pour tout dire, la bouche et la gorge participent aussi à l’élaboration du goût, ainsi que la vue et l’odorat de manière indirecte. De cette façon, nous savons que des expériences simples permettent de mettre en évidence que différents sens sont nécessaires à l’être humain pour distinguer un goût…

Le toucher

la réalité

En premier lieu, c’est un sens indispensable à l’Être Humain. Il lui permet d’être en contact avec son environnement… sa réalité palpable.

Le sens du toucher est dû à la présence de nombreux récepteurs et corpuscules situés sous la peau.  Ils reçoivent les informations comme la chaleur, le froid, la pression ou la douleur.

  • Les corpuscules de Pacini, corpuscules du derme (hypoderme) transmettent les informations relatives au tact et à la pression. Il informe le cerveau des mouvements du corps.
  • Quant aux corpuscules de Meissner, situées surtout dans la pulpe des doigts, ils renvoient les éléments relatifs au tact.
  • Pour terminer, les corpuscules de Ruffini et de Krause, les plus mystérieuses, sont entourés de tissus et de fibres nerveuses, sensibles au froid, au chaud, à la pression et à la douleur.
toucher

En définitif, l’épiderme contient un réseau de terminaisons nerveuses libres, qui transforme les informations des récepteurs sensoriels en influx nerveux électriques. Les fibres nerveuses véhiculent les informations jusqu’à la moelle épinière, qui les transmet au cerveau.

L’odorat

odorat

La taille des molécules émises par les substances odorantes influe sur la longueur du trajet qu’elles peuvent accomplir.

odorat

Ainsi, les molécules volatiles, plus légères, voyagent donc plus vite. Ces molécules pénètrent le nez et atteignent la membrane olfactive (un tissu) qui contient de nombreuses cellules réceptrices.

Par conséquent, chaque dimension de molécules sensibilise une cellule réceptrice particulière. Celle-ci déclenche un influx nerveux, qui transmet les informations jusqu’au cerveau par l’intermédiaire d’un os très fin (lame criblée).

En bref, des bulbes olfactifs, se situant derrière l’os, distribuent les influx au cerveau de façon ordonnée.

A vrai dire, le cerveau peut identifier des milliers d’odeurs différentes.

La vue

la réalité perceptible

Le processus de la vision est complexe…  Essentiellement, il s’agit d’observer et d’analyser la réalité, l’environnement par la réception et l’interprétation des rayonnements lumineux.

C’est la perception de la réalité visuelle de l’individu.

Réception des rayonnements lumineux

De surcroît, chaque objet dégage des points lumineux (appelés photons) qui viennent frapper l’œil.

la vue

Des rayons lumineux frappent et se réfléchissent sur les objets.

Ainsi donc, ces rayons pénètrent dans l’œil et s’infléchissent lorsqu’ils traversent la courbure de la cornée (Réfraction). En conséquence, la lumière passe par la cornée.

L’iris (partie colorée de l’œil) et la pupille (tâche noir au centre de l’iris) régulent l’entrée de la lumière. Pour cette raison, les muscles de l’iris s’adaptent constamment pour réguler la quantité de lumière à laquelle la pupille est exposée.

De prime abord, la lumière  filtrée traverse la pupille puis le cristallin. Ensuite, le cristallin infléchie les rayons lumineux et les inverses. Enfin, l’image de l’objet est projetée à l’envers sur la rétine.

Transcription de l'énergie lumineuse

Finalement, la rétine transforme l’énergie lumineuse en messages électrique. De fait, le nerf optique et le chiasma optique (Structure en forme de x) les transmettent au cerveau.

Après cela, le chiasma véhicule les messages du côté opposé du cerveau dans les bandelettes optiques.

Les fibres de la rétine se croisent pour rejoindre la bandelette optique du côté opposé (les 2 nerfs optiques – droit et gauche – s’entrecroisent au niveau du chiasma.) et se prolongent jusqu’au thalamus.

Le thalamus contient des fibres qui relaient les messages jusqu’au cortex visuel du cerveau. En terminant, le cortex reforme une image tridimensionnelle.

Transformation des ondes électromagnétiques

De nombreuses cellules photosensibles – les photorécepteurs (bâtonnets et cônes) , et des neurones composent la rétine.

En tout premier lieu, la lumière est une onde électromagnétique. Il faut souligner que, cette lumière, ainsi constituée, est convertie en impulsions électriques par les éléments de la rétine.

  • Les bâtonnets : (Environ 120 millions) – plus grand nombre. Leur fonction principale est la vision en lumière crépusculaire. (vision noir et blanc)
  • Les cônes  (Environ 10 millions) contiennent de la rhodopsine, responsable de la vision des détails et des couleurs. 

Traitement des longueurs d'ondes

De même, l’être humain dispose de 3 types de cônes reconnaissant 3 types de pigments, correspondant à des longueurs d’onde. 

cone de la vue
  • Rouge : grandes longueurs d’ondes,
  • Vert : moyennes longueurs d’ondes et
  • Bleu : courtes longueurs d’ondes.

Mais en réalité, il existe un quatrième type qui est une exception génétique assez rare.

En somme, l’œil est sensible uniquement à 3 couleurs. C’est le traitement et la recombinaison de ces 3 stimulations par le cerveau qui donne la sensation des autres couleurs.

Les limites

Pourtant, l’absence d’une ou plusieurs types de cônes dans l’œil rend insensible aux types de couleurs d’ondes correspondants (daltonisme).

Il est à noter que, au-delà (infrarouge) et en deçà (ultraviolet) de ces longueurs d’ondes, nous ne voyons pas.

batonnet la vue

Pour résumer, l’Être Humain dispose de différents organes, cellules, systèmes pour percevoir le monde environnant, la réalité. Les différents mécanismes de la perception prennent en compte un transmetteur (réception/transmission) et le cerveau qui se charge d’interpréter.

Le  cerveau à un rôle majeur, car il analyse pour traduire l’information, le message, la stimulation.

La perception recueillie par le cerveau

Interprétation du cerveau

D’abord, le cerveau humain a en charge la perception et interprétation du monde extérieur. Pour ainsi dire, c’est lui qui va déterminer notre représentation de la réalité.

Des cellules nerveuses composent le cerveau : les neurones. Ils forment un réseau de connexions. 

Néanmoins, toutes les informations, messages ou signaux parvenus au cerveau sont des éléments bruts. Le cerveau analyse, selon le stimulus, pour distinguer, reconnaitre et évaluer.

La fonction du cerveau dans le système complexe de la Perception est primordiale, car sans le cerveau les informations recueillies n’auraient aucune signification, aucun sens.

Par exemple, dans les fonctions cognitives (psycho acoustique), le cerveau analyse les sons selon leur hauteur et selon leur évolution dans le temps. Par la corrélation entre les deux oreilles, il permet de situer le son dans l’espace, mais également, de reconnaitre les personnes et les instruments…

L'Anatomie du cerveau

D’un point de vue anatomique, le cerveau est divisé en quatre parties, des lobes, nommés d’après les os crâniens les plus proches.

la réalité

Les lobes cérébraux : frontal, pariétal, occipital, temporal et le cervelet ont un rôle dans l’analyse, l’identification et l’action résultante d’une stimulation extérieure.

Les fonctions de chaque lobe sont coordonnées par des fibres commissurales intra-hémisphériques.

  • Frontal : partie du cerveau responsable de la coordination motrice volontaire. Coordination musculaire, mouvements rythmiques de la tête et du cou, mastication, léchage, déglutition… C’est le centre de la pensée la plus évoluée, la mémoire, le raisonnement et la conceptualisation associative.
  • Pariétal : section du cerveau qui contient les centres qui traitent les impulsions nerveuses liées au sens du toucher. C’est dans le lobe pariétal que sont traités et analysées les informations liées à la température, la texture, la taille, la forme et le poids.
  • Occipital : portion du cerveau qui contient le centre responsable de la vision.
  • Temporal : Centres de traitement et de mise en relation des sens auditifs (ouïe) et olfactif (odorat).

Le rôle des neurones

Tout compte fait, pour comprendre le rôle du cerveau dans le décryptage de l’information, il faut savoir que le système nerveux abrite des dizaines de milliards de cellules nerveuses.

Notons que, les neurones sont probablement les plus importants. Ils analysent les informations, les transmettent, les conservent en mémoire et organisent la réponse adaptée. Les informations sensorielles sont transmises au cerveau par les neurones.

Dans les fonctions simples, certains neurones par exemple commandent les muscles. D’autres réseaux de neurones sont chargés de tâches plus complexes, comme la mémoire, le langage, le raisonnement, le comportement, la concentration, les gestes…

On compte près de 95 milliards de neurones. Il s’agit de cellules uniques et autonomes, même si elles peuvent avoir une action réciproque avec les unes avec les autres.

Circulation des messages

En outre, les données circulent dans le cerveau sous forme de messages électriques (les influx nerveux de neurones en neurones). Il s’agit d’une sorte de relai de l’information.

la réalité à partir des neurones

Les messages passent dans le neurone depuis les dendrites. Ils vont dans le corps cellulaire où ils sont traitées puis ils naviguent dans l’axone, jusqu’aux synapses.

Les synapses sont des zones d’échanges d’informations entre les neurones.

Qui plus est, les neurones sont unis entre eux par des milliers de connexions synaptiques.

Mentionnons que, l’information échangée est une forme chimique du message. Des substances chimiques (neurotransmetteurs) sont sécrétées et se lient à des récepteurs spécifiques.

Les Synapses

Il existe deux types de synapses :

  • Chimique : majoritaire, utilise les neurotransmetteurs pour transmettre l’information.
  • Electrique : signal transmit électriquement.
la réalité

Le nombre inimaginable de ces synapses multiplient extraordinairement les différentes configurations du cerveau.

C’est pour cela que, chaque individu est unique, potentiellement imprévisible et surprenant.

Dysfonctionnement

Dans l’état actuel des choses, il existe de nombreuses maladies du cerveau : Alzheimer, épilepsie, Parkinson, sclérose en plaques …

En ce qui concerne certaines maladies, comme l’Alzheimer, des neurotransmetteurs les plus impliquées dans la mémoire sont insuffisants, ou inexistants (glutamate, GABA, acétylcholine)… Il y a de cette manière une altération de la réalité de l’individu de ses souvenirs…

Les fonctions du cerveau

la réalité

La théorie du cerveau à 3 étages, du docteur P. Mc Lean, nous donne une imagerie des fonctions du cerveau. Chaque partie du cerveau est superposé au précédent.

Reptilien : ou Reptilien primitif.

Cette partie comprend le tronc cérébral, le cerveau médian, les ganglions de base et le système d’activation du réseau des fibres nerveuses.

L’instinct dirige ce cerveau. Il contient le savoir ancestral de l’espèce et une partie du système involontaire.

Limbique : ou Mammifère.

Cette division du cerveau encercle le cerveau primitif.

C’est le siège des émotions. Il contrôle le système nerveux autonome du corps et enregistre le système de récompenses et de punitions. Le système limbique est la partie du corps la mieux alimentée, en sang.

Il règle l’alimentation, le sommeil, la marche, la température du corps, les équilibres chimiques,  le rythme cardiaque, la tension artérielle, les hormones, l’activité sexuelle et les émotions. Il est le centre du plaisir, de la faim, de la soif, de l’agressivité et de la colère.

Outre cela, il contribue au développement de nos connaissances et a à un rôle dans le transfert des informations reçues vers la mémoire. (3 systèmes de mémoire : très court terme (≤ 1seconde) ; court terme (environ  15 sec.) et  long terme (sans limite de temps).

Le néocortex : la calotte pensante.

C’est une masse grise d’aspect plissé.

Il faut reconnaître que, le néocortex a évolué avec une extraordinaire rapidité pour produire l’Être Humain d’aujourd’hui. Il concerne les perceptions physiques (sens et contrôle moteur…).

Il est anatomiquement, divisé en deux moitiés, hémisphère gauche et hémisphère droit. (Hémisphères corticaux)

Les hémisphères du néocortex
  • Gauche : C’est le côté rationnel

Centre principal du langage, du calcul et de l’analyse. La résolution des problèmes se base sur des faits analytique, logique.

cerveau
  • Droit : Sorte d’intuition qui travaille à la recherche.

Pour comprendre, l’hémisphère droit cherche des images, des concepts, des modèles, des sons et des mouvements pouvant être synthétisés en une perception intuitive globale.

Il y a un lien entre le mode de connaissance, la nature de l’étude et le style d’acquisition.

Le cerveau, avec ses deux hémisphère, est fait pour traiter différemment mais de façon complémentaire l’information.

Complémentarité des hémisphères

C’est qu’en effet, l’importance est équivalente concernant les deux hémisphères pour le traitement de l’information, tous deux sont nécessaires pour un résultat efficace. Il est important de comprendre cet aspect. De façon à ce que, les deux hémisphères doivent être traités, aucun ne doit être négligé.

C’est pourquoi, on peut voir les conséquences dans l’apprentissage, lorsqu’il y a une discordance entre le mode d’apprentissage, la façon dont l’information est transmise. (Différences de préférences dans le mode d’acquisition des connaissances)

Les deux traitements sont donc inséparables pour un développement harmonieux de l’esprit.

Nous savons donc que le cerveau reçoit les informations dans un système vaste et complexe de connexions neuronales. Le traitement de l’information est une partie essentielle de l’interprétation du cerveau, puisqu’ il s’agit du résultat découlant du stimulus.

Comprendre le processus de traitement nous donne une indication primordiale à la perception que nous avons de notre réalité

Le traitement de l'information

La réalité conditionnée en mémoire

Le cerveau se réfère aux informations de la mémoire pour donner du sens à la réalité perçue.

Lorsque l’information lui parvient, le cerveau cherche à lui donner un sens, à l’identifier. En cela, il va comparer l’information avec les informations en mémoire. Si bien qu’il détermine si l’information est une copie ou s’il s’agit d’une information nouvelle.

Il filtre les informations car il ne pourrait pas traiter l’intégralité des éléments qui pourraient lui parvenir.

Il sélectionne les messages représentant un intérêt et possédant un certain degré de nouveauté.

La réalité qui nous est accessible est donc celle que nous percevons…

Les données en mémoire

Il est vrai que, pour chaque information et le résultat qui lui est associé, le cerveau constitue une sorte de fiche.

Telle une base de données, alimentée et mise à jour, chaque fois qu’une information améliore ou complète, une précédente.

Progressivement, le cerveau établie une fiche mentale, de plus en plus complète et donc de plus en plus fiable.

Le cerveau puise donc dans les notes récoltées précédemment pour interpréter un fait. Si le cerveau, constitue progressivement une fiche mentale et l’utilise pour traduire une information, la construction de cette fiche peut nous enseigner sur le degré de fiabilité de cette analyse finale. 

Il s’ensuit que, la nouvelle investigation est comparée à de précédents renseignements qui apparaissent comme des témoignages pouvant être complémentaires (témoignage oculaire pour apprécier une information gustative…).

Corrélation des données

Il faut dire aussi que, chaque perception renvoi à un objet, à un évènement possédant chacun un certain nombre de caractéristiques. Dans l’ensemble, nous recueillons différents renseignements pour le traitement d’une seule information.

En vérité, chaque élément de cette note est importante dès lors qu’il peut être mis en relation avec d’autres. (Comme pour construire un puzzle, une pièce isolée n’est d’aucune utilité si elle ne peut pas être mise en rapport avec les autres pièces.)

De la même façon, le cerveau met chaque communiqué isolé en relation avec d’autres afin de lui donner un sens. Le message est donc enrichi, la représentation qui en résulte est moins floue et plus compréhensible.

La constitution de ces fiches a pour objectif de fournir l’interprétation la plus juste, la plus fiable.

Nous savons que le cerveau se base sur des éléments stockés en mémoire pour apprécier une information.

La mémoire

C’est une fonction qui permet de capter, coder, conserver et restituer les stimulations perçues.

Il existe plusieurs formes de mémoires, basées sur les forces de connexions entre les neurones. Chacune est localisée dans une zone particulière du cerveau et dispose d’une nature propre.

Le processus de la mémoire dans le temps.

On peut distinguer 3 types de mémoire :

  • sensorielle : extrêmement brève, elle correspond au temps de perception d’un stimulus par l’un des organes sensoriels. (Entre 300 et 500 millisecondes pour la mémoire visuelle (iconique)). La combinaison des différentes perceptions permet l’identification de l’information.
  • à court terme : Mémoire du travail. Elle est sollicitée en permanence. Il s’agit de la mémoire immédiate. Elle nous laisse retenir une information pendant une durée allant de 1 à 10 secondes environ.

Les mémoires sensorielle et à court terme effacent les données après leur traitement.

  • à long terme : Elle stocke les informations pendant une très longue période, pouvant s’étendre à la vie entière.  Cette mémoire contient nos souvenirs, nos apprentissages… toute notre histoire. L’ensemble des informations stockées dans le cerveau est contenu dans la mémoire à long terme.

Le système de mémorisation

Le processus de la mémoire s’étale dans le temps.

A juste titre, les différentes zones sollicitées lors de la mémorisation d’un élément sont activées plus ou moins intensément dans le temps.

Dans cet esprit, pour la mémorisation d’une image, les aires visuelles sont activées, puis leur activation est progressivement diminuée pour se transférer dans la zone frontale.

La mémoire ne se présente pas comme un réservoir où les informations sont stockées, elles sont aussi organisées et régis par des systèmes qui fonctionnent en relation permanente.

On distingue ainsi les mémoires : épisodique et sémantique, et les mémoires : procédurale et déclarative.

Episodique

Elle permet de se souvenir des évènements, des noms, des dates et des lieux propres à l’individu. Il s’agit d’informations spécifiques dans le temps et l’espace. (Une personne, un endroit). Elle sollicite, principalement, l’hippocampe, le thalamus et le cortex préfrontal.

Sémantique

Elle concerne les concepts, le sens des mots et des symboles. (Le moment et le mode d’acquisition de l’information sont inconnus mais l’information est reconnue, par exemple lors de la lecture d’un texte nous assimilons sans le savoir des tas d’informations). Elle met en jeu le néocortex.

La mémoire lexicale concerne la forme des mots, l’aspect et la prononciation. La mémoire verbale est le terme regroupant la mémoire lexicale et la mémoire sémantique.

Procédurale

C’est le savoir-faire. Elle sert à réaliser des opérations complexes, souvent motrices (conduire, faire du vélo…). C’est la mémoire des habilités motrices, probablement stockée en grande partie dans les systèmes moteurs du cerveau (cortex moteur et pré moteur) et dans le cervelet. 

Elle résulte souvent d’une technique d’apprentissage répétitif (apprendre « par cœur »). Elle implique les corps striés et le cervelet.

Déclarative / implicite

C’est le savoir dire. Elle permet d’évoquer de façon consciente des souvenirs sous forme de mots. Elle sollicite, principalement, l’hippocampe.

L’hippocampe joue donc un rôle essentiel. Il est situé au cœur du cerveau et assure la mise en relation des informations stockés en différents zones cérébrales.

Entre autres, son intervention est nécessaire pour faire passer les souvenirs de la mémoire à court terme vers la mémoire à long terme.

L'hippocampe

Au cœur du système d’acquisition de l’information.
réalité et hippocampe

Il est étroitement connecté aux structures voisines et adjacentes : subiculum, girus para-hippocampique, le cortex sous-jacent à l’amygdale, deux groupes de noyaux thalamiques, les corps mamillaires, le cortex rétrosplénial…

L’hippocampe est impliqué dans le traitement des propriétés statistiques d’une récompense. A ce propos, il code le degré d’incertitude (liée à cette obtention ou non). 

D’une façon générale, il agit comme un signal d’alerte qui permet au sujet, à l’individu, d’augmenter sa vigilance ou son attention.

L’hippocampe émet un signal transitoire dont l’amplitude varie avec le degré de probabilité d’obtention du résultat, de la récompense.

Perception de l'incertitude

Les neurones dopaminergiques codent l’incertitude par un signal soutenu émis pendant l’attente de la récompense. Les neurones émettent ce signal. En cela, il facilite la motivation et l’exploration.

Le signal de l’hippocampe dirige l’attention vers la conséquence.

la réalité

Un réseau de plusieurs milliers, millions de neurones connectés les uns aux autres, stocke un souvenir.

(En vert neurones dopaminergiques)

Les facultés de conservation des informations de notre cerveau sont prodigieuses.

Pour conclure...

En revanche, le cerveau est organisé pour éliminer tout ce qui peut encombrer inutilement ou lorsque le traitement n’a pas abouti.

En fait, pour retrouver une information dans la masse de données de la mémoire sémantique, il est nécessaire au cerveau d’ « étiqueter » correctement chaque information, chaque souvenir.

Des psychanalystes ont montrés que les oublis ont parfois une cause affective.

A savoir, un oubli est associé à des évènements, des intentions, tout un tas d’éléments portant un degré de stress ou de désagrément. L’oubli est alors une sorte de protection pour l’individu.

Limites du mécanisme

Cependant, si le cerveau sélectionne certains renseignements afin d’éviter un engorgement du réseau d’informations, il faut comprendre les frontières du mécanisme.

Au fond, l’Être Humain dispose d’un système complexe lui permettant de discerner son environnement, dans un ensemble. Pour vivre dans ce monde, l’Homme doit construire une représentation de sa réalité, aussi fidèle que possible…

Effectivement, cette représentation lui est nécessaire car elle lui permet de s’orienter… de se déplacer, de vivre, survivre…

Toutefois, dans le processus de perception, allant de la réception jusqu’à la réponse associée, l’accès à l’information est limité et la perception est relative, ce qui remet en question la fiabilité de nos perceptions et à ce titre de la réalité que nous percevons.

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